Discours de M. le Maire du 8 mai 2021
Commémoration du 8 mai 1945
Mesdames et Messieurs les élus.
Messieurs les Présidents d’Associations d’Anciens Combattants et du Souvenir Français.
Messieurs les porte-drapeaux.
Mesdames et Messieurs les Présidents d’Associations Vinçanaises.
Mesdames, Messieurs les membres du conseil municipal.
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
Cette année la pandémie qui nous affecte nos oblige à faire une cérémonie d’un format inhabituel. Nous avons tenu à nous réunir pour commémorer ensemble la fin d’un conflit dévastateur qui plongea l’Europe et le Monde entier dans les ténèbres les plus sombres.
Il y a 76 ans jour pour jour, le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait enfin après 6 années de combats et de barbarie, qui coutèrent la vie à près de 50 millions de personnes.
L’Europe avait déjà éprouvé les douleurs de la guerre. Elle fut marquée dans sa chair par l’horreur indicible de l’abject, de la déportation et de l’extermination. Ce sont les millions d’êtres humains qui disparurent dans la nuit des camps de concentrations.
55 millions de victimes, 30 millions de civils tués, 3 millions de disparus, 1,5 millions de personnes tuées lors des bombardements aériens, 6 millions de juifs traqués, pourchassés, lâchement assassinés pour la seule raison d’être nés juifs.
Une idéologie barbare, abjecte, folle, destructrice, fondée sur la soi-disant supériorité d’une race, la race aryenne, qui engendra des épurations ethniques, l’extermination des tsiganes, des homosexuels, des communistes et surtout la Shoah. Elle entraîna l’Europe dans la spirale de l’horreur, où nombre de valeurs de notre civilisation occidentale furent piétinées sauvagement.
Je voudrais en ce jour de commémoration de la fin de cette horrible guerre mondiale, vous parler de la résistance chez nous à Vinça notre petit coin des Pyrénées Catalanes.
Certes il y a eu chez nous comme partout en France des hommes fidèles au gouvernement de Vichy et au Maréchal PETAIN, mais il y eut aussi des personnes, anonymes pour la plupart, qui ont lutté, avec courage et abnégation, contre la barbarie en rejoignant très tôt les rangs de la résistance et de la France Libre incarnés par le général de GAULLE et Jean MOULIN.
Pierre GIPULO ancien maire de Vinça, blessé durant la guerre de 1914/1918. Destitué par l’état Français, sur demande du sous-préfet PALMADE de Prades et mort le 11 mai 1945 au camp de Buchenwald-Dora.
Michel TOURON, natif de Prunet et Belpuig, apiculteur à Vinça, gazé à l’ypérite durant la guerre de 1914/1918 membre du maquis Henri Barbusse arrêté en décembre 1943 il décèdera le 13 mars 1944 à Buchenwald-Dora.
Louis BACO, né en 1900 à Vinça, résidant dans le Lot ou il était agent SNCF, arrêté par la gestapo pour faits de résistance, il sera torturé puis fusillé au fort de Monluc à Lyon le 2 février 1944.
Nous pensons aux travailleurs obligés de partir en Allemagne pour le STO
Nous pensons aux victimes des bombardements, nous pensons à tous réfugiés contraints de quitter leur ville, exilés dans leur propre pays.
Nous pensons aux FFI et aux troupes françaises du général Leclerc, à nos alliés américains canadiens, australiens anglais et à tous les soldats venus de nos colonies de l’époque.
Les troupes de débarquement furent internationales. Et parmi elles, et il ne faut pas les oublier, il y a les Spahis, il y a les Tabors marocains, il y a les tirailleurs sénégalais, les représentant de nos anciennes colonies.
Les femmes et les hommes qui sortirent de l’ombre firent jaillir une lumière qui nous éclaire encore. C’est le Conseil National de la Résistance et son programme “Les jours heureux”. De cette période est née la sécurité sociale, le droit de vote des femmes, le droit à la retraite et au logement.
Des années qui suivirent l’Europe est née, inspirée par le rêve de ses bâtisseurs, rapprocher les femmes et les hommes afin d’installer de façon pérenne la paix sur notre vieux continent.
Commémorer c’est raviver la mémoire. Mais ce doit aussi être un appel à l’indignation, à la résistance et à la vigilance. A la vigilance, oui, car comme cela était le cas en Allemagne en 1929, dans une société qui souffre, il est plus commode de désigner des boucs émissaires que de s’interroger sur les causes du mal être économique et social qui divise et fait prospérer le repli sur soi.
Disons-le à nos enfants et petits-enfants : aucune voix ne doit jamais manquer, même quand les temps sont durs, même quand la souffrance sociale frappe, pour refuser le chemin du nationalisme, de la haine et du racisme. La paix, la démocratie, les valeurs républicaines sont des combats de tous les jours et nous ne devons jamais baisser la garde.
Et, à tous les survivants de cette horrible guerre, à tous ceux qui perpétuent aujourd’hui le message universel « plus jamais ça »,
À tous ceux qui se mobilisent année après année pour le faire vivre, à tous ceux qui, présents parmi nous, se battent au quotidien pour une société plus juste et plus humaine,
À tous ceux qui continuent de faire vivre le message d’espoir que faisait prospérer jadis la résistance,
À vous tous simples citoyens, démocrates, républicains, à tous les enfants.
En mon et en celui du Conseil Municipal, Je vous remercie de votre présence, de votre action, du souvenir de mémoire qu’à travers nous tous, nous partageons.
Vous toutes et tous, dans toute votre diversité, par-delà toutes les générations, participez activement à ce que notre peuple n’oublie jamais !
Avec la ferme volonté que la chaîne de la mémoire ne s’interrompe jamais.
Je tiens à remercier les associations d’anciens combattants présentes aujourd’hui, elles perpétuent le souvenir de ces terribles moments de notre histoire.
Vive la Paix, Vive la République,
Vive l’Europe, Vive la France,
Visca Vinca, per ara i sempre.
René DRAGUÉ