Histoire
Commune de Vinça
Histoire
Le site de Vinça, dans la vallée de la Têt, n’a pas livré de vestiges de l’époque antérieure à l’ère carolingienne. Les dolmens et menhirs de la civilisation mégalithique ont été érigés plus en altitude, dans les Albères ou en Conflent. Les ibéro-ligures, les romains, les wisigoths et les sarrasins n’ont pas laissé plus de traces.
Vinça vient de la « Villa Vinciani », le nom du domaine rural exploité par le romain Vinciani après que Rome eut envahi le Roussillon.
En fait la première mention date de 939 (castrum Vinsanum), puis villa Vincanum (950, dans un document donnant l’emplacement de son église), Vinzanum (982), Vincianum (1009). La forme Vinçà apparaît au XIVe siècle, où elle est en concurrence avec la graphie Vinsà, et se généralise au XVIIe siècle.
La ville de Vinça était au Moyen-âge une importante ville du Conflent. Il existe des preuves de l’existence d’une château dès le IXe siècle, et c’est probablement là l’origine du village : le château a fédéré les habitants de la région de façon a pouvoir être protégé en cas d’attaque.
Le roi d’Aragon Sanche lui accorda les mêmes droits et privilèges que sa jumelle Villefranche. En 1245, alors sous contrôle de Jacques le Conquérant, la ville fut fortifiée. Il ne reste pas de nos jours de traces évidentes de ces fortifications, qui furent démolies au fil des années.
La guerre de 1344-1374 laissa de nombreuses traces dans la ville. En 1344 Jacques III de Majorque, maître du Roussillon, du Conflent et de la Cerdagne (ces trois régions étaient incluses dans le royaume de Majorque) se fait ravir son royaume par Pierre IV d’Aragon son rival. Mais sans abdiquer pour autant, Jacques III remonte une armée et traverse le Conflent, tentant de renverser les villes perdues. Il faut dire que Vinça, tout comme les autres villages, étaient en faveur de Jacques III qui les années auparavant leur avait laissé une grande liberté. La ville s’ouvrit donc à son ancien roi en 1347, mais ce fut de courte durée : Défait à nouveau, les troupes de Pierre IV d’Aragon pénétrèrent en ville. La population, effrayée, s’enfuit en traversant la Têt mais celle ci, gonflée par les eaux d’un violent orage, emporta une bonne partie des habitants. Ce fut un désastre qui marqua une baisse considérable dans le nombre de feux de la ville.
En 1377 un autre évènement survint. L’infant Jacques, prétendant à la couronne d’Aragon monte une expédition contre le Roussillon et remonte la vallée de la Têt. Là encore Vinça accueille à bras ouvert ce nouveau conquérant, la population laissant tomber la faible garnison du roi d’Aragon présente dans les enceintes. Mais l’insurrection fut de courte durée également et Bernard de So, comte de Conat et le plus puissant des seigneurs locaux eu pour charge de punir cette ville deux fois rebelles. Vinça dû fournir la réparation des remparts de la ville et un canon chargé avec des pierres d’un demi-quintal. Le jeudi 10 décembre 1377 le consul de Vinça Ravayre se présenta devant le vicomte d’Evol à Villefranche. Il reçu l’ordre de se procurer d’ici Noël ce canon. Vu que le délai était insuffisant, le capitaine général du Conflent accepta de le prolonger jusqu’au 7 janvier 1378.
Le consul prit aussitôt contact avec un maître de Villefranche et il passa commande pour le prix de 60 florins, dont 10 en acompte. Voici le détail:
4 sous pour une pièce de bois dans laquelle est enchâssé le canon
4 sous pour équarrir la dite pièce
5 sous pour enchâsser le canon
8 sous pour les carreaux en bois du socle
5 sous 9 deniers pour des clous et la fixation des bandes métalliques autour des carreaux
5 sous pour la confection de 2 pierres 1/2 quintal
4 sous pour le livreur du canon
2 sous 7 deniers pour le repas offert par le consul au « maître du canon »
En 1484 le Prieuré de Marcevol fut sécularisé. Abandonné de ses moines, il fut donné à la communauté de prêtres de Vinça. En 1582 les Carmélites vinrent s’installer à Vinça, il s’agissait d’un couvent de Carmélites déchaussés. Ce couvent est toujours en activité de nos jours. Sept ans plus tard, se sont les capucins qui vinrent s’installer à Vinça. Mais eux ne sont plus sur place.